Conception d’une application Case Management et divergence avec le BPM

La mise en œuvre des applications de Case Management nécessite une approche qui diffère de celle requise pour les applications de pur BPM. J’ai eu l’occasion plusieurs fois ces dernières semaines d’échanger à ce sujet avec différents interlocuteurs aussi je vais tenter de mettre noir sur blanc ma vision des choses.

comparaison ACM et BPM

Application BPM : Process Centric

Lorsqu’on pense application BPM, on pense processus. Ce qui sous-tend l’application, c’est le déroulement d’un ensemble de tâches unitaires prédéfini, modélisé, implémenté et figé. Se greffent ensuite à ces tâches des données portées par les instances du processus, des documents, des intervenants, des échanges avec l’extérieur (le SI partenaire par exemple). Mais le BPM reste fondamentalement Process Centric.

En terme de modélisation, on va donc s’intéresser au processus dans son ensemble : pour aller d’une situation initiale à une situation finale, il y a une suite de tâches à réaliser. On va les ordonnancer, choisir qui doit les réaliser (acteur humain ou application). Le processus a un début et une fin. Il passe forcément par l’ensemble des étapes prédéfinies (hors sous-routines et étapes dont l’exécution est fonction des branchements conditionnels).

Application Case Management : Data Centric

la mise en œuvre d’une application de Case Management fait appel à un mode de pensée différent. On ne s’intéresse plus au processus seul, mais à l’ensemble des activités à réaliser. Quel que soit leur enchaînement. Il convient alors de définir la portée de chacune de ces activités : les contenus associés, les tâches unitaires, les rôles associés et les règles d’exécution. Une activité est donc un ensemble plus ou moins important de tâches unitaires mais ce n’est pas pour autant un sous-processus. Une fois toutes les activités recensées, il convient de modéliser chacune d’entre elles et de leur associer la définition des données complémentaires. L’application consiste ensuiteà faire exécuter un ensemble d’activités, dans un ordre précis ou pas, pour arriver à la liquidation finale du Case. Le Case Management est fondamentalement Data Centric.

Quelle différence cela fait-il ?

Dans une approche ‘processus’, l’unité élémentaire est la tâche, l’étape, le ‘step’ : élément de plus basse granularité à exécuter. Dans une approche Case Management, l’unité élémentaire est l’activité, ensemble de tâches permettant de mener à bien le déroulement de l’activité. Les étapes nécessaires à l’exécution de l’activité doivent être définies une fois l’activité définie. Dans la plupart des cas, l’ensemble des étapes nécessaires à la réalisation d’une activité représente un fragment du processus final, mais n’est pas un processus à part entière.

Je vous laisse compléter cette vision si vous le souhaitez, il suffit de laisser un commentaire ci-dessous.

Illustration : Yume Photo

9 thoughts on “Conception d’une application Case Management et divergence avec le BPM

  1. Bertrand Duperrin

    S’agissant d’une logique de gestion des exceptions je me suis posé une question à ce sujet. Jusqu’à quel point le case management est il data-centric et ou commence le people-centricity ? La logique de case amène souvent à devoir identifier un ensemble de données et d’expertises (tout au moins d’experiences) à articuler dans le cadre d’une activité.
    J’aurais peut être davantage défini le case par son polycentrisme en fait….

    1. Anonyme

      Avec le Case Management, on s’intéresse à l’activité à réaliser plus qu’à qui la réalise. En cela on parle de rôles plus que d’individus nommés dans la modélisation du Case.

      La notion d’expérience, vue d’une application Case Mgt, est donc attachée à un rôle applicatif. Ce dernier concerne un ou plusieurs acteurs. L’intérêt de Case Mgt est aussi de pouvoir enrichir à la volée selon le degré de compétence des individus.

      Il existe par ailleurs des offres de Human Centric BPM, qui sont proches du Case Mgt mais ne sont pas strictement identiques.

      D’autres avis ?

    2. Anonyme

      Avec le Case Management, on s’intéresse à l’activité à réaliser plus qu’à qui la réalise. En cela on parle de rôles plus que d’individus nommés dans la modélisation du Case.

      La notion d’expérience, vue d’une application Case Mgt, est donc attachée à un rôle applicatif. Ce dernier concerne un ou plusieurs acteurs. L’intérêt de Case Mgt est aussi de pouvoir enrichir à la volée selon le degré de compétence des individus.

      Il existe par ailleurs des offres de Human Centric BPM, qui sont proches du Case Mgt mais ne sont pas strictement identiques.

      D’autres avis ?

      1. Kiebel

        Pour moi, l’important est bien le partage des données entre plusieurs activités. Les outils BPM classiques ont une forte tendance au cloisonnement des données entre processus. Case Mgt permettra de s’abstraire de ce cloisonnement. C’est pourquoi la vision de Jean-Christophe me convient car la donnée est bien partagée et donc centrale dans tous cases.
        Reste à savoir ce qui se passe en cas de modification des données par 2 activités en même temps (règles de préséance ?). Par exemple, un case « gestion des clients » avec une activité « changement d’adresse du client » et une activité « envoi d’un courrier à un client ». Si la 1ère activité est effectuée avant la seconde tout va bien, que se passe-t-il en cas d’inversion ou de simultanéité (cas aux limites j’entends bien). Dans un outil BPM, les données seraient instanciées dans chaque processus (qui correspondent aux activités).
        Je m’interroge beaucoup plus sur le fait qu’une activité ne serait pas un sous-processus, je ne vois pas dans quel cas un activité pourrait être autre chose qu’un processus. Des idées ?
        Cordialement,
        Florian

      2. Anonyme

        Excellente question que celle du partage des données.
        Pour ce qui est de IBM ACM, la logique d’intégrité est respectée.
        Une activité est un fragment de processus (au sens process FileNet). Deux activités au sein d’un même case vont donc s’exécuter dans l’ordre logique et attendu.
        Les informations propres à un case restent sous le contrôle de l’application web CM qui a permis de les créer.

        Il me faut par contre investiguer dans le cas où deux applis web CM tentent d’accéder à la même donnée …

      3. Kiebel

        Salut Manu, et désolé JC, j’ai une fâcheuse tendance à poser les questions pièges ;o)
        Bref, ce qu’on peut dire c’est que par rapport au BPM, ACM nous permettra d’être sûr d’avoir les données les plus « fraîches » a priori, ce qui dans la grande majorité des cas est suffisant pour la plupart des cas d’utilisation…
        Question bête, y a-t-il un versionnement des données portées par le case ? Pour le document, je pense que oui mais pour le case il faudrait voir, qqch que je dois vérifier dans la doc d’IBM Case Manager par exemple ;o)

      4. Pierre-Claude Charlier

        Bonjour, selon moi le concept fondamental sous-latent est l’existence du temps, il n’y aurait pas d’activité si le temps n’existait pas, ce concept serait vide de sens.
        Il est évident qu’au cours du temps, de nombreux événements se produisent. C’est, me semble-t-il un élément fondamental dans le Case Mgt, on présume pas de la survenance des événements, et partant, plusieurs activités peuvent être simultanées (=avoir le statut d’en cours)

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